OPSIMATHIE.

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               Opsimathe ! Je suis atteint d’opsimathie ! L’annonce m’en a été faite brutalement, sans ménagement, sans précaution oratoire, sans préparation psychologique.

             Tel un patient à qui on annonce un diagnostic fatal, j’ai été sonné. Puis j’ai repris peu à peu mes esprits, me suis renseigné et ai repris espoir.

          Non, ce n’est pas une maladie honteuse, ce n’est pas même une maladie, tout au plus une obsession dans les formes gravissimes. Dieu merci, mon atteinte n’est que légère ! Et puis j’ai d’illustres prédécesseurs, comme ce Caton l’Ancien, qui dit-on, apprit le grec à plus de quatre-vingts ans. C’est donc une affection qui n’empêche pas de devenir vieux. Comme j’aimerais l’imiter ! Mais si je n’ai pas encore tout à fait atteint cet âge canonique, j’ai tendance aux oublis… J’apprends, j’oublie ; je réapprends, je ré oublie…

         Au fait, j’avais complètement oublié, l’opsimathie est l’envie d’apprendre dans la vieillesse !