2 février 2012
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Lors de la rédaction de ma thèse de doctorat en Lettres Modernes, sur La représentation des visages dans la peinture à travers les âges, j’avais remarqué que les hommes étaient
majoritairement plus souriants que les femmes, sans en tirer pour autant des conclusions ; c’était une simple constatation à laquelle je n’avais pas attaché d’importance. Pourtant, une de
mes étudiante Erasmus, Mary Tourn’Eill, frappée par ma remarque, reprit le sujet pour son mémoire et confirma statistiquement mes résultats avec un ratio de 70 hommes pour 30 femmes. Elle
attribua, à titre d’hypothèse, cette différence à des facteurs génétiques liés au sexe. Intrigué par cette dissemblance, je repris cette étude en comparant, non plus les hommes aux femmes, mais
les hommes entre eux. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que les hommes souriants étaient le plus souvent chauves ! Ma conclusion était sans appel : les chauves sourient plus
souvent que les autres ! Et la différence entre les deux sexes s’explique facilement, les femmes étant comme chacun sait plus rarement chauves.
De longues années se sont écoulées et je ne pensais plus à mes travaux d’antan, quand j’eus le privilège d’être présenté à l’éminent docteur Peter Khiroul, professeur d’anatomie comparée à
l’université de Berkeley. Il revenait de la forêt amazonienne où il avait découvert une espèce inconnue et très rare de souris chauve (caractère jamais rencontré encore chez les muridés) ayant la
particularité, sous l’effet de l’émotion, d’esquisser une sorte de rictus évoquant à s’y méprendre un sourire et qu’il a dénommée Muris calvus serenitati, dont la traduction littérale est
souris chauve souriante !
Ainsi, comme je l’avais présagé, aussi bien chez l’animal que chez l’homme, les chauves sourient !
Et ce n'est pas la Joconde qui me contredira. En effet, le professeur Al Dante de l'université de Padoue a démontré de façon irréfutable en 1951, qu'à la suite d'un violent choc émotionnel à
l'âge de 16 ans, la Joconde a présenté une pelade décalvante foudroyante qui l'a contrainte à porter une perruque le restant de ses jours.